UN PROJET INACCEPTABLE POUR LA QUALITÉ DE VIE DES CITOYENS DE L’EST DE MONTRÉAL

Crédit photo: Charles Masse, @sonicpic_mtl

 

LETTRE OUVERTE

 

Montréal, le 19 avril 2024

 

Madame Valérie Plante, mairesse de Montréal

Madame Sophie Mauzerolle, responsable des transports et de la mobilité au comité exécutif de la Ville de Montréal

 

LE PROLONGEMENT DU BOULEVARD l’ASSOMPTION-SUD ET DE L’AVENUE SOULIGNY

UN PROJET INACCEPTABLE POUR LA QUALITÉ DE VIE DES CITOYENS DE L’EST DE MONTRÉAL

 

Madame la mairesse,

Madame la responsable des transports et de la mobilité

 

Lors de la soirée publique du 26 mars dernier tenue au Cégep Maisonneuve, le représentant du Service d’urbanisme de la Ville de Montréal a présenté le projet de prolongement du boulevard l’Assomption-Sud et de l’avenue Souligny, tel que planifié par la Ville de Montréal. Tout comme Mobilisation 6600, le Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E) rejette ce projet d’autoroute de camions dédié aux intérêts du Port de Montréal et de Ray-Mont Logistiques (RML), générateurs de multiples nuisances pour les citoyens de l’est de Montréal.

La présentation affirmait, sans aucune étude de mobilité à l’appui que l’établissement de ce nouveau lien réduira de façon importante la densité du camionnage sur la rue Notre-Dame. C’est un mirage. Le CEM-E craint au contraire que les voies actuelles de transport, principalement la rue Notre-Dame, vont demeurer des voies de transit de camionnage fortement utilisées, notamment pour desservir les multiples sites à vocation logistique dans l’Est comme RML, Montréal-Link et l’entrepôt Costco-Anjou. À terme, ce projet autoroutier ne constituera qu’une voie d’accès privilégiée au port visant à accroître sa capacité de manutention de marchandises.

Le projet de prolongement du boulevard l’Assomption-Sud et de l’avenue Souligny ainsi que l’expansion des activités de RML contribueront à la détérioration du milieu de vie des citoyens du secteur par la dégradation de la qualité de l’air, la pollution visuelle, le bruit, la salubrité, l’augmentation des îlots de chaleur ainsi que l’amputation d’une partie du boisé Steinberg le rendant pratiquement inutilisable. Ce boisé est l’un des derniers milieux à protéger de Mercier-Ouest Par l’enclavement et l’achalandage de longs convois ferroviaires, les nuisances s’étendront jusque dans Mercier-Est où se poseront des enjeux de sécurité publique.

Les activités portuaires dans l’est de Montréal étaient jusqu’à récemment confinées au sud de la rue Notre-Dame. De plus en plus, le CEM-E constate que les opérations portuaires migrent au nord de la rue Notre-Dame avec l’augmentation du nombre d’entreprises de logistiques s’implantant dans l’est permettant ainsi de décupler les capacités de traitement de marchandises du port. On construit et on maintient aux frais des contribuables des infrastructures routières coûteuses au strict service des activités de manutention de marchandises alors qu’on devrait plutôt trouver un moyen de limiter la croissance de ce secteur d’activités. Cela est d’autant plus vrai que la majeure partie des marchandises traitées sont exportées à l’extérieur du Canada.

En juin 2023, votre administration déclarait vouloir favoriser « un aménagement du territoire visant à améliorer la qualité de vie des résidents par la diminution des impacts des activités industrielles et l’augmentation du verdissement ». Le projet de prolongement du boulevard L’Assomption-Sud va à l’encontre de ces engagements. Pour cette raison, le CEM-E appuie la lutte de Mobilisation 6600 visant à préserver la qualité de ses milieux de vie. Celle-ci est un exemple pour les citoyens des autres quartiers qui ont à subir l’invasion des activités de logistiques, l’intensification du camionnage sur leur territoire et qui désirent un réel développement durable et des actions cohérentes et responsables de leurs élus.

 

Raymond Moquin, président du Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E)

Jacques Laurin, responsable du dossier « Nuisances urbaines » du CEM-E

Cc :

Pierre Lessard-Blais, maire de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Mme Geneviève Guilbault, ministre des Transports et de la Mobilité durable