Train aérien – D’autres voies existent

Montréal, le 13 septembre 2023.

Le 29 août 2023, le Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E) et ses alliés ont à nouveau démontré que le projet de REM de l’Est dans sa version originale ou tronquée, aérienne ou souterraine, ne tenait pas la route et qu’il fallait étudier d’autres options de tracés et de modes. Ce jour-là, nous avons tenu une conférence de presse portant sur plusieurs sujets.

1- Le CEM-E a d’abord présenté des extraits du Rapport définitif sur le Projet structurant de l’Est (PSE), nouveau nom du REM de l’Est amputé de sa section se rendant au centre-ville. Notre présentation faisait ressortir des aspects que les politiciens, leurs alliés et les médias n’ont pas ou peu abordés, comme la démonstration éclatante que CDPQ Infra avait bâclé son travail avant de lancer le projet de REM de l’Est, particulièrement aux points de vue techniques, urbanistiques et environnementaux. La conséquence de ces analyses erronées? Des coûts largement sous-estimés. Autre aspect qui est passé sous le radar, la proposition du groupe de travail selon laquelle « des analyses plus poussées en matière d’insertion urbaine, en fonction de différents types de modes de transport, devraient aussi être réalisées afin de mieux cerner ces enjeux et les options possibles » (p. 77 du rapport de l’ARTM).

2- Le CEM-E a présenté une évolution de sa position, à savoir que les modes au sol (tramway, tram-train, trains de banlieue) devraient être le cœur du réseau projeté non seulement dans l’est de l’île de Montréal, mais bien au-delà.

3- Puis, le CEM-E a invité les organismes Imagine Lachine-Est et le Fonds mondial du patrimoine ferroviaire à présenter une étude inédite qui allie le tram-train (tramway rapide) avec des trains de banlieue.

Le Fonds mondial du patrimoine ferroviaire propose deux lignes de trains de banlieue qui permettraient d’offrir un service exceptionnel non seulement pour la couronne nord, mais aussi dans la partie nord de l’île de Montréal.

La proposition de tramway rapide développée par M. Jean-François Lefebvre, chargé de cours au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM, pour l’est de l’île de Montréal suit un tracé apparenté à celui du PSE avec une branche se rendant à un nouveau train de banlieue à Laval. Le projet inclut aussi des extensions possibles vers Rivière-des-Prairies et vers Repentigny.

Cette façon de faire a permis de démontrer clairement qu’avec beaucoup moins d’argent, il est possible d’offrir un réseau qui permette aux citoyens de gagner du temps de déplacement (dans 90% des cas étudiés) par rapport au REM, entre le point d’origine (résidence ou autre) et la destination (travail, études, loisir, commerce…)

Non seulement, ce « cocktail transport » est très avantageux sur le plan du temps global de déplacement, mais il offre une bien meilleure facilité d’accès et un confort supérieur (bien plus de places assises et bien moins de classe « sardines »).

Tant le CEM-E que Imagine Lachine-Est ont insisté sur le fait que le groupe de travail sur le PSE, mené par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), devrait non seulement étudier cette proposition (présentée le 29 août), mais également une série de variantes (modes et tracés) et de connexions.

Pour fins de clarification, sachez que cette présentation se limitait à un seul tracé dans l’Est, mais que ce fer à cheval entre PAT et RDP ne serait qu’une première étape dans la création d’un réseau ramifié reliant le réseau de l’Est avec Lachine ou même Dorval. Le grand avantage de cette stratégie est que le développement progressif et continu du réseau devrait assurer des coûts unitaires très intéressants (plusieurs fois moins cher au kilomètre que le REM aérien ou souterrain). Une fois le réseau prolongé, les temps de parcours pour les citoyens seraient alors encore plus avantageux.

Plusieurs médias ont publié des articles, d’autres ont diffusé des entrevues ou le feront dans les semaines à venir à Montréal et même dans la couronne nord. Les médias ayant fait la couverture la plus intéressante sont, pour l’instant, Radio-Canada, Le Devoir et l’émission Sans réserve avec Luc Ferrandez au 98,5 FM.

Au printemps 2023, le CEM-E a rencontré des élus de tous les partis siégeant à Québec et à Montréal pour leur faire part de son analyse de la situation relative au REM et à plusieurs autres sujets. Nous avons aussi rencontré des citoyens et des organismes s’intéressant aux transports collectifs et à l’environnement. Dans la foulée, le CEM-E tiendra aussi une assemblée publique d’ici quelques semaines afin d’échanger avec vous. L’endroit et l’heure seront annoncés sous peu.

Cette conférence de presse ralliant des organismes de différents horizons démontre que la volonté citoyenne peut non seulement se mobiliser efficacement pour lutter contre de mauvais projets de concert avec les spécialistes, mais aussi proposer des solutions de rechange viables que les autorités compétentes devraient examiner.

Le CEM-E insiste sur son message : « Trop de temps et d’argent ont été perdus non seulement pour l’est de Montréal, mais pour l’ensemble de la région métropolitaine. Monsieur Legault, il est impératif d’élargir le mandat du groupe de travail pour lui permettre d’examiner de façon objective et dans les règles de l’art la solution optimale pour le transport collectif structurant pour l’est de Montréal. »

Espérons que cette proposition inédite incitera le gouvernement à élargir le mandat de l’ARTM.

 

Daniel Chartier

Vice-président et responsable du dossier transport collectif


Documents de support additionnels: