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Retrouvez le texte original de Radio-Canada publié en ligne le 9 février 2024 à 11h55. La présente publication vise à contrer la nouvelle politique de META qui refuse de partager le contenu des organes de presse canadiens en réponse à la Loi canadienne sur les actualités en ligne (C-18). Nous appuyons le journalisme de qualité et vous encourageons à vous abonner aux médias que vous appréciez.
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Projet de transport dans l’Est : l’ARTM propose [un] « projet sur rail » pour 10 G$

 

 

Dans son rapport qui sera bientôt présenté à la ministre Geneviève Guilbault, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) préconise un mode de transport en surface, sur rails, dont la première phase de 21 kilomètres et 22 stations coûterait 10,4 milliards de dollars.

Le projet de REM de l’est initialement piloté CDPQ Infra, filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a été confié en juin 2022 à l’ARTM, devant le manque d’acceptabilité sociale d’un train automatique en hauteur.

Depuis, l’ARTM a transmis une première proposition au gouvernement en juin 2023 : un train entièrement souterrain pour 36 milliards de dollars. Le premier ministre François Legault avait résumé sa réaction : J’ai comme mal avalé ma gorgée de café. François Legault a demandé à l’ARTM de retravailler le projet en divisant les coûts. La nouvelle mouture qui est sur la table est totalement différente et presque trois fois moins chère.

Carte du tracé.

Tracé anticipé du Projet structurant de l’est

PHOTO : AUTORITÉ RÉGIONALE DE TRANSPORT MÉTROPOLITAIN

 

Un projet en trois phases

L’ARTM a étudié plusieurs scénarios et en vient à la conclusion que les données d’achalandage […] militent en faveur d’un mode sur rail en surface, qui a toutes les allures d’un tramway, mais elle n’écarte pas la possibilité d’un tram-train ou d’un système léger sur rail, à mi-chemin entre le métro et le tramway.

Configuration du futur tramway de l'est.

Configuration du futur tramway de l’est

PHOTO : AUTORITÉ RÉGIONALE DE TRANSPORT MÉTROPOLITAIN

 

Dans le scénario retenu, les stations seraient espacées en moyenne de 1130 mètres, ce qui permettrait une vitesse située entre 27 et 31 km/h. Dans la première phase, 22 stations jalonneraient le parcours entre le cégep Marie-Victorin, dans Montréal-Nord et la gare de Pointe-aux-Trembles. Le Projet structurant de l’Est (PSE) emprunterait l’axe Lacordaire-Dickson sur la branche nord puis la rue Sherbrooke pour la branche est.

Deux extensions du réseau sont prévues dans des phases ultérieures. Quatre stations supplémentaires, le long du boulevard Maurice-Duplessis, permettraient à la branche nord de rejoindre le quartier de Rivière-des-Prairies. Deux autres, sur la branche est, amèneraient le PSE jusqu’à l’Assomption, dans Lanaudière. L’ajout de ces deux extensions porterait la facture à 13 milliards de dollars.

Questionné au sujet de cette proposition, le cabinet de la ministre Guilbault a dit préférer attendre le rapport et de l’analyser avant de le commenter.

Nous réitérons toutefois notre engagement envers l’Est de Montréal: on souhaite un réseau de transport structurant possible pour en assurer le développement, a-t-on ajouté.

Des stations du métro dédoublées

La branche nord du PSE offrirait une correspondance aux usagers vers deux lignes du métro de Montréal. La connexion avec la ligne bleue se ferait à la station Lacordaire (l’une des cinq stations prévues dans le prolongement en cours de travaux, qui devraient être complétés pour 2030).

La station Cadillac est la première station de la ligne verte que les usagers venant du nord trouveraient sur leur parcours. Selon l’ARTM, 36 % des passagers y feraient la correspondance pour se diriger vers l’ouest. Le PSE poursuivrait ensuite sa route sur la rue Sherbrooke Est, quelques mètres au-dessus de la ligne verte. Sur environ 2,5 kilomètres et quatre stations, jusqu’à Honoré-Beaugrand, les deux réseaux se dédoubleraient.

Carte du tracé.

Tracé anticipé du Projet structurant de l’est

PHOTO : AUTORITÉ RÉGIONALE DE TRANSPORT MÉTROPOLITAIN

 

Mais selon les estimations, il est plus avantageux financièrement que les branches nord et est soient connectées, sinon, un deuxième centre d’entretien devrait être construit, de façon supérieure au coût d’aménagement de deux kilomètres de voies supplémentaires.

Des gains de temps entre 10 et 22 minutes

Il faut actuellement 26 minutes, en heure de pointe, pour parcourir en bus la distance entre la gare de Pointe-aux-Trembles et la station Honoré-Beaugrand. Le PSE réduirait ce temps à 16 minutes.

Sur la branche nord, les gains seraient supérieurs. De 42 minutes actuellement entre le cégep Marie-Victorin et la station Cadillac, le temps de parcours passerait à 20 minutes.

Au total, l’ARTM prévoit que le PSE permettrait de réaliser chaque jour entre 23 300 et 27 600 déplacements et précise que la provenance de l’achalandage se répartit presque de la même façon entre l’antenne nord (42 %) et l’antenne est (38 %).

Selon les projections, un passager sur six (17 %) choisirait de délaisser sa voiture au profit de ce nouveau mode de transport en commun.