LETTRE OUVERTE

Montréal, le 8 mars 2022

LE RAPPORT DES EXPERTS ÉCHOUE À TIRER LA VÉRITABLE CONCLUSION …

PLUS QUE JAMAIS, LE PROJET DU REM DE L’EST DOIT ÊTRE ABANDONNÉ

Le rapport préliminaire du comité d’experts sur le REM de l’Est vient enfin d’être rendu public après dix mois de délibérations. Il décrit l’ampleur de la fracture urbaine créée par ce projet sur les milieux de vie traversés. Ce constat aurait dû convaincre ses membres de rejeter simplement la proposition sur la table.

D’autres arguments auraient dû nourrir ce rejet, comme un tracé qui cannibalise la clientèle de la ligne verte et du SRB Pie IX plutôt que desservir des clientèles moins choyées, les coûts de construction extrêmement élevés ou l’absence d’analyses indépendantes sur les alternatives qui répondraient bien mieux aux besoins véritables des gens de l’Est.  Cela, sans compter les centaines de millions de dollars qui devront être versés annuellement aux propriétaires du REM et qui videront les coffres de la STM pendant les prochaines 99 ou 198 années si le contrat s’apparente à celui du REM de l’Ouest.

Le rapport des experts conclut en appelant CDPQ Infra à plus de transparence et à une gouvernance améliorée. Le problème fondamental, c’est que les premiers ministres Couillard et Legault ont donné à CDPQ Infra les pouvoirs d’un État dans l’État. Depuis lors, CDPQ Infra peut agir avec arrogance et opacité non seulement avec les citoyens, mais aussi avec les élus et même avec ce comité dont la mission est de surveiller ses agissements.

Le BAPE sur le REM de l’Ouest dénonçait l’absence d’une multitude de documents justifiant ce premier projet, avant de conclure qu’il fallait le rejeter. Messieurs Couillard et Coderre en ont décidé autrement.

Le cauchemar recommence avec le REM de l’Est.  Il y a toutefois une grande différence : les citoyens constatent avec effroi la brutalité de l’implantation du REM de l’Ouest et le non-respect de plusieurs promesses comme le maintien prolongé des trains de banlieue dans le tunnel du Mont-Royal.

Autre différence notable, c’est que, dans l’Est, le mastodonte de béton et d’acier charcutera des quartiers densément habités. Les citoyens se mobilisent actuellement pour dénoncer non seulement les impacts visuels et urbanistiques soulevés par le Comité d’experts, mais pour rejeter l’ensemble du processus.

Avant que le BAPE sur le REM de l’Est ne se tienne, nous, citoyens et experts devons multiplier les dénonciations contre ce projet et son modèle d’affaires dont le critère fondamental est le rendement pour la CDPQ plutôt que le service à la population. Nous devons faire savoir à nos dirigeants que ce projet ne passera pas, même en devenant une cicatrice « Signature » bordée de jolis aménagements paysagers.

La population de l’Est veut des transports collectifs de qualité, pas cette illusion que l’on tente de nous enfoncer dans la gorge. D’autres options ont été développées précédemment par divers acteurs, dont la Ville de Montréal, avant d’être ignorées par CDPQ Infra et le gouvernement.  Ressortons ces études, généralement payées avec des deniers publics, et repartons le processus sur des bases saines, avec et pour la population concernée.