DÉVELOPPEMENT DU TRANSPORT COLLECTIF DE L’EST DE MONTRÉAL
MISE À JOUR DE LA POSITION DU COLLECTIF EN ENVIRONNEMENT MERCIER-EST (CEM-E)

Montréal, 26 mai 2022.

Les citoyens de l’est de l’Île de Montréal ne bénéficient pas d’un système de transport collectif à la hauteur de leurs besoins. Le temps requis pour se déplacer à l’intérieur du territoire, vers les autres quartiers ainsi que vers le centre-ville, est inacceptable. Les services d’autobus sont insuffisants et il n’y a pas d’infrastructures de transport à l’est de la station de métro Honoré-Beaugrand. Une planification globale et des investissements majeurs pour développer un réseau de transport collectif convivial et interconnecté sont requis afin de réparer cette iniquité.

Le projet du REM de l’Est piloté par CDPQ Infra était largement discrédité par l’ensemble de la société civile et ne répondait pas aux besoins de la population montréalaise. C’est pourquoi le CEM-E a accueilli favorablement l’annonce du 2 mai 2022 à l’effet que CDPQ Infra soit exclue du projet et que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) piloterait désormais le dossier.

A cette fin, le CEM-E demande que les critères suivants soient appliqués :

1. La future proposition de développement du transport collectif de l’est de Montréal devra être planifiée et réalisée selon les règles de l’art des projets d’infrastructures publiques afin de répondre prioritairement aux besoins des citoyennes et citoyens de l’est de l’île. Pour cela, tous les modes de transport et leurs combinaisons devront être envisagés.

2. Les études des besoins, d’achalandages, de tracés et des modes de transport devront être réalisées par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), tel que le prévoit sa loi constitutive et sa mission.

3. La proposition résultant de cette démarche devra viser une intégration optimale du transport collectif existant. Elle devra inclure le développement de nouveaux axes de transport dans les secteurs actuellement mal desservis comme Rivière-des-Prairies, Pointe-aux-Trembles ou Montréal-Nord et faciliter les déplacements inter-quartiers.

4. La proposition devra être respectueuse des milieux de vie habités, les bonifier et limiter le plus possible les nuisances. À cet effet, l’hypothèse d’un train aérien en milieu urbain densément peuplé doit catégoriquement être exclue pour les raisons suivantes :

  • Un train aérien infligerait aux populations des quartiers densément peuplés des nuisances significatives (bruit, vibrations, tourbillons de vent, pollution visuelle, etc.) entraînant un impact certain sur la santé physique, psychologique et mentale des citoyennes et citoyens, incluant un sentiment d’insécurité publique accru.
  • Un train aérien écraserait, défigurerait et fracturerait nos quartiers, en plus d’augmenter considérablement ou de rendre impossible la protection ou la requalification future de bâtiments et de milieux de vie dont certains sites patrimoniaux, historiques ou emblématiques.
  • L’autoroute Métropolitaine, construite dans les années 60, a été une erreur urbanistique majeure. CDPQ Infra impose un modèle semblable avec le REM de l’Ouest et celui-ci dégrade sérieusement plusieurs quartiers habités et sites patrimoniaux comme le canal Lachine. La nouvelle proposition devra absolument s’écarter de ce modèle que voulait imposer CDPQ Infra.

Pour toutes ces raisons, le Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E) demande au gouvernement du Québec :

⮚ De garantir l’indépendance de l’ARTM pour réaliser toutes les études de définitions et de caractérisation des besoins, de l’achalandage, des tracés et des modes de transport, incluant une analyse des coûts-bénéfices des solutions technologiques adaptées à ces besoins.

⮚ De confirmer clairement que le modèle d’affaires prôné par CDPQ Infra ne sera pas réintroduit et ce, à aucun moment, pour le développement du transport collectif dans l’est de l’Île de Montréal.

⮚ De mettre en place un processus continu de consultation publique mené de façon transparente auprès de la société civile (citoyens, organismes, entreprises, élus).