COMMUNIQUÉ DE PRESSE

L’avis de l’ARTM sur le projet du REM de l’Est…

LE PROJET DE REM DE L’EST EST NUISIBLE ET DOIT ÊTRE ARRÊTÉ NET

Montréal, le 8 février 2022

Les grandes lignes du rapport dévastateur de l’ARTM sur le REM de l’Est viennent d’être rendues publiques. Elles soulignent le caractère profondément inadéquat de ce projet du point de vue du transport collectif et de la gouvernance. En soi, ces arguments devraient normalement suffire à faire dérailler le projet de REM.

Toutefois, ce rapport ne couvre que partiellement les aspects néfastes du projet, c’est-à-dire ceux qui ne relèvent pas du mandat et de la compétence de l’ARTM. Par exemple, il ne touche mot du fait que le REM de l’Est serait une catastrophe pour la qualité de vie des populations vivant à proximité de la vingtaine de kilomètres de REM aérien. Il n’aborde pas le manque total d’acceptabilité sociale du projet, du secret imposé sur une multitude d’aspects de celui-ci et des demi-vérités énoncées depuis plus d’un an par CDPQ Infra, puis contredites par la suite.

La population n’est pas dupe. Elle se mobilise de plus en plus massivement. À preuve, lundi soir dernier, 75 personnes étaient réunies avec leurs pancartes devant la mairie de l’arrondissement MHM pour dénoncer ce mauvais projet. « Le REM était inacceptable sur la rue Sherbrooke.  Il l’est tout autant dans l’emprise du CN.  Mais au-delà des enjeux locaux, le REM de l’Est doit avant tout être rejeté car il causera un préjudice majeur à tout le transport collectif non-REM de l’Est de Montréal » souligne M. Daniel Chartier, vice-président du Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E) et responsable du dossier du transport collectif.

De plus en plus, des personnalités, des experts, des organismes se mobilisent pour élaborer des actions permettant de non seulement dénoncer les aberrations urbanistiques causées par un REM hors sol, mais bien de s’attaquer aux fondements et aux processus viciés derrière le REM de l’Est.

L’article publié dans La Presse ce matin donne ensuite la parole à la ministre Rouleau qui défend avec vigueur le projet actuel parce que bénéfique pour les propriétaires d’immenses terrains contaminés, oubliant que la dizaine de milliards de dollars à investir doit d’abord desservir les populations. Pire, la ministre y allait de menaces à peine voilées contre l’existence de l’ARTM et sa liberté d’action. Cela est carrément inacceptable.

Le CEM-E, de concert avec un regroupement de citoyens et d’organismes de l’Est soutient l’ARTM et son expertise indépendante. Plus encore, il ne cesse de répéter depuis le mois d’avril 2021 qu’un projet de transport collectif structurant est essentiel pour l’Est, mais que ce dernier doit être retiré des mains de CDPQ Infra et confié à l’ARTM dont le mandat est justement de faire la planification globale du réseau de transport à l’échelle métropolitaine en maximisant les bénéfices des différents projets.

La résistance au projet s’amplifie chaque jour. Un vent puissant se lève contre le REM de l’Est et ses promoteurs. La manifestation contre le REM tenue lundi soir devant la Mairie d’arrondissement MHM et les nombreux articles parus récemment dans les médias ne sont qu’un avant-goût de la tempête qui se prépare.

Le CEM-E appelle les politiciens de tous les partis et de tous les horizons à défendre l’autonomie et l’expertise de l’ARTM en matière de transport collectif, à demander l’arrêt du projet du REM de l’Est et la mise à l’écart de CDPQ Infra.  Puisque le premier ministre François Legault vient de renvoyer la balle dans le camp de la mairesse de Valérie Plante, nous implorons cette dernière d’entendre la voix des citoyens et citoyennes qui sont de plus en plus nombreux à rejeter le projet, tant pour les nuisances qu’il leur ferait subir que pour ses effets nocifs sur l’ensemble des transports collectifs.

Nous disons aussi au premier ministre et à la ministre de la métropole que de simples ajustements au projet seront insuffisants car ce dernier doit être repensé de fond en comble par l’ARTM dont c’est la mission, afin que les populations de l’est de Montréalais disposent enfin d’un réseau de transport collectif répondant à leurs besoins véritables.