DÉCLARATION COMMUNE : ARRÊTONS LE PROJET DU REM DE L’EST ! – 21 février 2022

Nous, soussigné.es, reconnaissons l’impérieuse nécessité d’améliorer significativement le transport collectif dans l’Est de Montréal qui a été traité de manière inéquitable depuis 35 ans.

Nous sommes pleinement en accord avec les extraits du rapport produit par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), tels que rendus publics le 8 février 2021. Nous partageons les mêmes observations et conclusions.

Nous estimons que le projet du REM de l’Est porté par CDPQ Infra n’est pas socialement, économiquement, écologiquement, éthiquement et démocratiquement acceptable. Il ne répond pas de manière optimale et équitable aux besoins réels en transport collectif de l’ensemble des résident.es et des travailleur.euses de l’Est montréalais.

Nous considérons que le REM de l’Est est un projet pour lequel des milieux de vie densément peuplés seront sacrifiés et nous refusons de faire partie des dommages collatéraux.

Nous, soussigné.es, rejetons le projet du REM de l’Est proposé par CDPQ Infra pour les raisons suivantes :

  • Le REM aérien sera un mastodonte de béton et d’acier qui infligera aux populations des quartiers densément peuplés des nuisances significatives (bruit, vibrations, tourbillons de vent, pollution visuelle, etc.) qui entraîneront un impact certain sur la santé physique, psychologique et mentale des citoyen.nes incluant un sentiment d’insécurité publique accru.
  • Le REM aérien écrasera, défigurera et fracturera nos quartiers, en plus d’augmenter considérablement ou de rendre impossible la protection ou la requalification future de bâtiments et de milieux de vie dont plusieurs sites patrimoniaux, historiques ou emblématiques.
  • Des horreurs comme l’autoroute Métropolitaine construite dans les années 60 au nom de la mobilité automobile sont des erreurs du passé. CDPQ Infra impose déjà un modèle semblable avec le REM de l’Ouest et elle persiste à répéter les mêmes erreurs dans l’Est, au nom du transport collectif.
  • Le projet du REM de l’Est constitue une privatisation du réseau de transport collectif. Ce réseau doit demeurer public.
  • Des pouvoirs outranciers ont été accordés par le gouvernement à la CDPQ Infra outrepassant ceux des instances existantes de concertation et de planification du transport telles que l’ARTM, et impose à la Ville de Montréal une contribution financière importante pour les aménagements à effectuer aux abords des stations et sur son réseau routier, invisible dans les coûts du projet.
  • CDPQ Infra subordonne l’intérêt public à un modèle d’affaires fondé sur le rendement. Situé à proximité du réseau public existant, le REM de l’Est ne le complètera pas. Au contraire, il le concurrencera, voire, le cannibalisera. En drainant vers CDPQ Infra des sommes de l’ordre de plusieurs centaines de millions de dollars par année, le financement disponible aux autres organismes de transport collectif sera insuffisant pour assurer le maintien et le développement du réseau de transport local et régional sur le reste du territoire.
  • Ce projet est obnubilé par le déplacement rapide des personnes habitant en périphérie vers le centre-ville. Pourtant, des études réalisées avant la pandémie démontraient que, tous modes de transport confondus, seulement 12% des déplacements se faisaient de l’Est vers le centre-ville contre 55 % à l’intérieur du territoire de l’Est de Montréal. L’augmentation du télétravail accentuera significativement cette disparité.
  • Ce projet ne tient nullement compte des besoins de déplacement à combler des populations demeurant tant au sud-est qu’au nord-est de l’Île, plus importants dans les axes nord et sud et d’est en ouest entre les quartiers Rivière des-Prairies, Pointe-aux-Trembles, Saint-Léonard et Montréal-Nord. De plus, il vient affecter davantage des quartiers déjà défigurés ou éprouvés suffisamment par le passé par des solutions autoroutières (Centre-Sud, Hochelaga-Maisonneuve et Longue-Pointe).
  • Le tracé choisi par CDPQ Infra est conçu pour arracher un maximum de clientèle à la STM, sans qu’il soit clairement démontré que ce projet contribuera significativement au transfert de l’automobile vers le transport collectif. Pour cela, et en raison des immenses quantités de béton et autres matériaux exigés pour sa construction, ce projet ne générera qu’une réduction marginale de gaz à effet de serre (GES).
  • L’opacité de l’ensemble du processus, incluant l’imposition de multiples clauses de confidentialité, fait obstacle à toute forme de débat public éclairé sur les choix qui seront faits. Aucune étude comparative et objective avec les autres modes de transport en commun ni aucune étude d’impact sur la population vivant à proximité n’ont été réalisées en amont du projet ou rendues publiques par CDPQ Infra.

Et demandons au gouvernement du Québec :

  • D’arrêter immédiatement le projet du REM de l’Est.
  • De retirer CDPQ Infra de tous les projets de transport collectif dans l’Est de l’île de Montréal.
  • De redonner à un organisme imputable comme l’ARTM, dont c’est le mandat par la loi, de réaliser de véritables études des besoins et des modes de transport collectif.
  • D’organiser une véritable consultation publique au sujet des différentes options possibles afin de permettre un véritable débat sur cet enjeu majeur.

NON AU REM DE L’EST !

OUI à l’implantation d’un mode de transport collectif structurant

dans l’Est de l’île de Montréal !

 

 Le tour de l’Est de Montréal est venu!

Et si on se souciait des gens qui y habitent déjà!

Et nous signons :

Organisations et personnalités publiques (22)

  • Raymond Moquin, Daniel Chartier et Ronald Daignault et le Collectif en environnement de Mercier-Est (CEM-E)
  • Patricia Clermont du Regroupement des riverains de la rue Notre-Dame d’Hochelaga-Maisonneuve (RRND-HM)
  • Stéphanie Gauthier, Jean-François Rouette, Paul Easton et les membres de la Coalition REM-RDP (Rivière-des-Prairies)
  • Gaétan Auger et les membres des Amis du Courant Sainte-Marie (ACSM)
  • François Dandurand et l’Association pour la mobilité active de Ville-Marie (AMAVM)
  • Catherine Miron et Dominique David du REM et citoyen-ne.s de l’Est de Montréal
  • Cassandre Charbonneau-Jobin, porte-parole et Josée Desmeules pour Mobilisation 6600 Parc Nature MHM
  • Laurel C. Thompson et plusieurs membres de Trainsparence (coalition formée contre le REM de l’Ouest)
  • Gareth Richardson et la Coalition verte
  • Le Comité des usagers du CSSS Lucille-Teasdale (3 CLSC et 7 CHSLD)
  • Vincent Marchione et le Comité de vigilance environnementale de l’Est de Montréal
  • Dominique Daigneault et le Conseil central du Montréal métropolitain – CSN
  • Gleason Frenette et le Syndicat du transport de Montréal – CSN
  • Frédéric Lapointe, fondateur de la Ligue d’action civique et enseignant à l’Université de Montréal
  • Violaine Paradis et l’équipe de la Pastorale sociale Centre-Sud/Hochelaga-Maisonneuve
  • Martha Ortiz (directrice) et le conseil d’administration du Pavillon d’éducation communautaire (PEC)
  • Manon Bonin et le Carrefour Parents-Enfants
  • Louise Harel, ex-députée et ministre dans Hochelaga-Maisonneuve
  • Carole Poirier, résidente et ex-députée dans Hochelaga-Maisonneuve
  • Jean-Patrick Reysset, porte-parole de Québec solidaire – Bourget
  • Claudette Carbonneau, ex-présidente de la CSN
  • Gérald Larose, ex-président de la CSN

Citoyen.nes (27)

  • Claude Champagne (animateur social et formateur en participation citoyenne)
  • Josée Boucher (ex-conseillère en développement communautaire de l’arrondissement)
  • Jeannelle Bouffard (fondatrice d’un organisme communautaire et bénévole dans plusieurs)
  • André Chabot (économiste)
  • Serge Rousseau (économiste)
  • Michel Lincourt (architecte émérite)
  • Michel Guenet (docteur en géographie urbaine et professeur à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal)
  • Pauline Wolff (PhD. en aménagement)
  • Salim Meguittif (doctorant en aménagement)
  • Claude Marcoux (maîtrise en aménagement)
  • Jean-François Lefebvre (PhD. en études urbaines et chargé de cours à l’UQAM)
  • Jean-Félix Chénier (professeur de sciences politiques au Cégep Maisonneuve)
  • Marie-Noëlle Lapointe (professeure de géographie au Cégep Maisonneuve)
  • Anne-Marie Le Saux (professeure de sociologie au Cégep Maisonneuve Roland Côté (sociologue)
  • Thérèse Colin
  • Réal Daoust
  • Daniel Duranleau
  • Nadine Goudreault
  • Dolorès Mc Donough (cofondatrice des Amis du parc Morgan)
  • Marie Pelchat
  • Patricia Tulasne
  • Daniel Vanier
  • François Baril (vicaire dans des paroisses de Mercier-Est)
  • Réjean Charbonneau (membre fondateur de la Société d’Histoire de Longue-Pointe)
  • Marjolaine Gourdes (médecin de famille au CLSC de l’Est-de-Montréal)
  • Dolorès Brice (travailleuse sociale)
  • Pierre Bleau (ingénieur M.A. et membre des Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec (APMAQ)