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Cliquez ici: Une pétition pour sécuriser la piste cyclable Notre-Dame, un texte d’Emmanuel Delacour.
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10 septembre 2024

 

Des citoyens de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve demandent que la piste cyclable de la rue Notre-Dame Est soit remise à neuf et sécurisée. Une pétition lancée en mai par ceux-ci et exigeant que les installations deviennent conformes aux normes actuelles en matière de sécurité routière a recueilli 1 500 signatures.

Le document sera remis au conseil de ville de la Ville de Montréal le 16 septembre prochain, en marge d’une manifestation qui se déroulera en face de l’hôtel de ville. Les membres du Collectif en environnement Mercier-Est (CEME) et de l’Association mobilité active Mercier–Hochelaga-Maisonneuve ont collecté plus de 800 appuis sur une version en ligne de la pétition, tandis qu’environ 700 signatures ont été recueillies cet été lors de rencontres avec les usagers de la piste. « Ceux-ci nous avaient alors fait part de leurs inquiétudes concernant leur sécurité sur cette piste. Ça a vraiment confirmé que c’est un enjeu sérieux et partagé par les cyclistes qui utilisent la piste », souligne Jeanne Bilodeau, membre du CEME.

D’une longueur d’environ 20 km et s’étendant de la pointe de l’île jusqu’au centre-ville, la piste cyclable de la rue Notre-Dame Est n’est plus adaptée à la réalité des cyclistes d’aujourd’hui. Conçue dans les années 1980, celle-ci côtoie dans le secteur de Mercier-Ouest la chaussée empruntée par les véhicules motorisés, notamment les camions de transport de marchandises, tandis que dans Hochelaga-Maisonneuve, la piste, qui traverse un parc linéaire, croise des intersections qui ont été mal aménagées, plaide Mme Bilodeau.

« Il y a eu plusieurs collisions le long de la piste au fil des années, notamment à l’intersection avec la rue Alphonse D.-Roy. En juillet 2024, un cycliste a été happé par une voiture, presque un an après qu’en juin 2023, un camion ait roulé sur la jambe et sur le bras d’un autre cycliste », raconte Mme Bilodeau.

Cette dernière ajoute que s’il était déjà périlleux de côtoyer les « 18 roues » à vélo dans les années 1980, lorsque la piste fut construite, le flot de camionnage a depuis considérablement crû. La limite de vitesse, fixée à certains endroits à 60 km/h, ne fait qu’empirer le sentiment d’insécurité lorsque les cyclistes sont forcés de rouler « à quelques centimètres » des camions, insiste la militante.

Ainsi, les porteurs de la pétition demandent entre autres que la piste soit éloignée de la rue et aménagée en site propre dans la section de Mercier-Ouest, et que les intersections soient réaménagées dans Hochelaga-Maisonneuve pour corriger les descentes de trottoir et pour améliorer la visibilité. De plus, les pétitionnaires souhaitent que des barrières motorisées soient installées à toutes les sorties des industries le long de la piste, en plus d’exiger que la limite de vitesse soit réduite à 40 km/h partout où la piste longe la rue Notre-Dame.

Un enjeu de longue date

L’enjeu de la cohabitation entre les cyclistes et les conducteurs de véhicules motorisés sur la piste cyclable Notre-Dame ne date pas d’hier. En effet, l’organisme Vélo Québec publiait en 2002 un avis technique dans le cadre d’un projet de réaménagement de la rue Notre-Dame par le ministère des Transports. Dans ce document, on souhaite adéquatement encadrer ce qui deviendra un segment majeur de la Route verte et du Réseau vélo métropolitain, en plus de s’inquiéter des « effets de débordement de la circulation de transit qui pourraient survenir quelques années après le réaménagement » de l’artère.

Vélo Québec préconisait déjà à l’époque de réduire le nombre de croisements entre le réseau cyclable et le réseau routier. « Les intersections entre le réseau cyclable et le réseau routier sont une source de conflits. En plus d’en réduire le nombre, le projet devrait prévoir un traitement particulier pour les intersections importantes qui sont inévitables, soit Alphonse-D.-Roy, Bourbonnière, Pie-IX, Viau, la bretelle d’accès à l’est de la voie du CN et l’intersection avec le boulevard de l’Assomption », notait-on à l’époque.

L’organisme soulignait aussi l’importance d’assurer la préservation de la sécurité des piétons et des cyclistes dans les quartiers limitrophes de la rue Notre-Dame, notamment en prévoyant des mesures de modération de la circulation.