COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Premier anniversaire de l’annonce du REM de l’Est
LES VENDEURS DE REM: UNE CULTURE DU SECRET PROFONDÉMENT TOXIQUE… ET INACCEPTABLE !
Montréal, le mercredi 15 décembre 2021.
« Le dossier du REM de l’Est s’inscrit en totale rupture avec le besoin de la population d’être informée adéquatement et de s’exprimer sur les fondements des grands projets de société. » Telle est l’une des conclusions du Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E) énoncée à l’occasion d’un rassemblement de citoyennes et citoyens devant la Caisse de dépôt et placement du Québec, cet après-midi à Montréal, venus protester contre le projet du REM de l’Est à l’occasion du premier anniversaire de son annonce, le 15 décembre 2020.
Pour le CEM-M, depuis des décennies, l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), le Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) et d’autres instances nous ont habitué à une grande rigueur dans les documents fournis, les questions posées, les réponses données et les opinions exprimées.
« À l’opposé de cette nécessaire transparence, constate Daniel Chartier, vice-président et responsable du dossier transport au CEM-E, le dossier du REM baigne dans un brouillard opaque, ceinturé d’innombrables ententes de confidentialité. Depuis l’annonce du projet, malgré de multiples demandes, les documents probants expliquant les fondements du projet se font toujours attendre. La population doit essentiellement se contenter de documents de relations publiques, soigneusement édulcorés. Cette culture du secret s’étend non seulement aux analyses savantes, aux options possibles ou aux clauses financières, mais aussi invraisemblable que cela paraisse, aux questions et opinions exprimées par les citoyens. »
En mai et juin, rappelle le CEM-E, CDPQ Infra a mené des opérations de relations publiques qu’ils ont appelées « Consultations publiques ». Depuis lors, un seul document a été produit, intitulé « Réponses aux questions formulées par les citoyens lors de la démarche d’information et de consultations sur le REM de l’Est ». Or, ce recueil passe sous silence plusieurs de celles compilées auprès de nombreux citoyens et d’experts.
En outre, poursuit le CEM-E, lors des débats sur les quartiers traversés par le REM, les citoyens de plusieurs quartiers (Mercier-Est, Hochelaga-Maisonneuve ou de Sainte-Marie/centre-ville) ont massivement émis des réserves très fortes envers ce projet et ont clairement rejeté le REM aérien. De nombreux citoyens et organismes ont déposé des mémoires étoffés avant le 30 juin, tel que demandé par CDPQ Infra. « Cinq mois et demi plus tard, les vraies questions et opinions demeurent un secret bien gardé, réservé aux vendeurs de REM », ajoute Daniel Chartier.
Les perceptions envers le REM ont beaucoup changé depuis mai et juin, observe le CEM-E. L’opposition au REM, qui était alors largement en sourdine, s’est transposée sur la place publique. Au fur et à mesure que les enjeux concernant le transport collectif, l’urbanisme et la gouvernance ont été mieux compris de la population, la résistance est devenue plus profonde et plus large. Les citoyens affichent dorénavant leur opposition nette au REM par des pancartes, des macarons, des lettres ouvertes et des manifestations diverses.
Selon le CEM-E, le REM de l’Est repose sur une culture du secret éminemment toxique. Cette approche est profondément dangereuse et s’attaque aux fondements mêmes de notre démocratie. Les finances publiques seront sérieusement hypothéquées par le contrat de 99 années ou 198 années du REM, tout comme la capacité des transporteurs publics d’offrir un service de proximité adéquat.
« Le REM aérien n’est que la partie émergée d’un iceberg qui s’apprête à frapper nos milieux de vie, nos transports collectifs et même notre capacité à décider l’avenir de nos communautés, renchérit Daniel Chartier. Ne fondons pas trop d’espoirs sur le BAPE, car l’histoire du REM de l’Ouest risque de se répéter. On se rappellera que malgré un rapport dévastateur, les conclusions du BAPE ont été ignorées. Ce train fou doit être bloqué, immédiatement. Nous voulons de véritables solutions répondant aux besoins de la population et en concertation avec cette dernière », conclut-il.
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