COMMUNIQUÉ DE PRESSE
DÉVOILEMENT DU RAPPORT DE CONSULTATION DE L’OCPM SUR LE PLAN URBANISME ET MOBILITÉ
LES DEMANDES CITOYENNES DE L’EST ET DE L’OUEST SONT ENTENDUES
Montréal, le 25 mai 2023
Aujourd’hui, le 25 mai 2023, l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) rend public son rapport sur le projet de Plan d’urbanisme et de mobilité de Montréal, intitulé Réflexion 2050, Rapport de consultation publique.
Dans sa lettre de transmission de ce rapport à la mairesse de Montréal, la présidente de l’OCPM souligne à juste titre : « La consultation Réflexion 2050 démontre une fois de plus l’importance de l’intelligence collective.[1] » C’est pourquoi, parmi les 6 principes directeurs proposés par la commission se trouve « la participation et la représentativité citoyennes ». Le processus qu’a suivi l’OCPM est exemplaire tant par sa volonté que par les moyens utilisés pour aller à la rencontre de la population. Le résultat est tout aussi remarquable.
Pour le Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E), le constat suivant fait par l’OCPM est extraordinairement important : «[…], la majorité des personnes qui se sont exprimées sur la question du transport structurant souhaitent abandonner le projet du REM de l’est, au profit d’un transport plus économique, mieux intégré à la trame urbaine existante et surtout, planifié en concertation avec les citoyens ». [2] Le CEM-E est extrêmement heureux de lire, noir sur blanc, le constat fondamental qu’il martèle depuis des années, à savoir que le REM de l’Est n’est pas la bonne solution. Les besoins en transports collectifs sont immenses dans l’Est, mais aussi ailleurs à Montréal. Pour répondre à ce besoin immense et pressant, il faudra agir à la fois de façon volontariste et avec intelligence en examinant d’autres solutions, dont le tramway, à l’intérieur d’un cocktail transport optimalement interconnecté.
Ainsi, dans son chapitre intitulé L’ANALYSE DE LA COMMISSION, on peut lire ceci : « L’atteinte de l’équilibre et de l’équité dans la desserte des transports collectifs et actifs sera tributaire d’un effort concerté pour établir le bon mode de transport au bon endroit. Afin de diminuer la place de l’automobile dans la ville, il faut tabler sur des moyens structurants de transport. On peut imaginer que de nouveaux moyens, tel le tramway, peuvent consolider les réseaux actuels des trains de banlieue, du REM, du métro, d’autobus, de vélo et de marche. »[3]
L’idée que le tramway doit faire partie du cocktail transport à long terme est exprimé ainsi dans le chapitre sur les opinions de la population : « Pour plusieurs, l’implantation d’un réseau de tramway est la solution qui comporterait le plus d’avantages : on souligne qu’une rame de tramway peut remplacer de 5 à 7 autobus électriques tout en n’ayant qu’un seul chauffeur, et que ces économies annuelles en coûts d’exploitation compenseraient les coûts d’implantation supérieurs à ceux d’une ligne d’autobus. Le tramway permettrait le déploiement de plus de stations que le métro et le REM. Il est silencieux et peu polluant, universellement accessible dans son intégralité, fiable en l’hiver, et s’adapte à l’augmentation de l’achalandage par l’ajout de wagons. Une voie réservée et des feux de circulation synchronisés favoriseraient la prévisibilité du service. Des chercheurs et des acteurs économiques indiquent que, combinés au fait qu’il soit plus visible et accepté comme permanent, ces différents aspects du tramway tendent à stimuler le développement immobilier et économique le long de son parcours. Quel que soit le projet de transport structurant retenu pour assurer une desserte équitable des territoires et des populations, les participants s’accordent à dire que l’élaboration du projet devra prioriser le bien-être des populations des quartiers concernés tout en maximisant les bénéfices écologiques, en plus de s’appuyer sur une enquête origine-destination menée par l’ARTM, et sur un dialogue constant entre les résidents via les associations citoyennes, les élus, la STM, l’ARTM et les acteurs du développement. » [4] Cette synthèse reprend une grande partie des points fondamentaux exprimés dans la lettre conjointe signée en décembre 2022 par le Collectif en environnement Mercier-Est, le GRAME et Imagine Lachine-Est et appuyée par plusieurs grosses pointures en urbanisme et en transport collectif.
Le rapport de l’OCPM fait état des « fractures urbaines » qui affligent plusieurs quartiers populaires et accueille l’idée de lutter contre ces dernières. « Plusieurs interventions ont souligné les fractures existantes entre les territoires, souvent provoquées par les autoroutes, les voies ferrées et autres moyens de transport, ainsi que par des aménagements relativement anciens et moins bien adaptés (ex. vieux parc industriel, carrière, bâtiment à l’abandon). Plusieurs quartiers sont enclavés par ces lourdes structures et, de ce fait, offrent une mauvaise qualité de vie pour les résidents. Ces fractures physiques sont aussi associées à des fractures sociales.[5] » Nous soulignons qu’il ne faut surtout pas ajouter de nouvelles fractures comme le REM aérien dont les impacts négatifs sont multiples, incluant des bruits infernaux.
D’ailleurs, le rapport souligne qu’une valeur cardinale doit guider les interventions :
≪ réorganiser la ville autour des humains qui y vivent et de leur permettre d’accéder aux ressources urbaines[6] ≫. Dans cet esprit, la commission fait état des différences de vision quant à la densification, relevant l’importance de respecter la personnalité de chaque quartier et l’apport de la participation citoyenne à leur consolidation. « La commission prend acte que les citoyens, bien qu’habitant une grande ville comme Montréal, cherchent tout de même à retrouver la commodité de vivre dans ce qui s’apparenterait à des cœurs de village. Conçus à échelle humaine, on y retrouverait tout ce qui est jugé nécessaire à un milieu de vie complet en matière d’institutions, de commerces de petites et grandes surfaces et de services de proximité. On retrouverait aussi dans ces environnements locaux des espaces communs extérieurs et intérieurs utiles à la vie communautaire. »[7]
Pour conclure, le CEM-E et Imagine Lachine-Est sont heureux de constater que le rapport de l’OCPM reprend une grande variété de constats et de recommandations partagés par nos organismes concernant non seulement les transports collectifs, mais aussi les enjeux d’urbanisme et de participation citoyenne. Nous endossons entièrement 5 des 6 principes directeurs mis de l’avant par l’OCPM : « la transition socioécologique; la valorisation de la nature et la protection de l’environnement; la planification intégrée de l’urbanisme et de la mobilité; le respect et le développement de l’identité des territoires; la participation et la représentativité citoyennes.[8] » Ils sont en parfait accord avec nos prises de positions passées et assurément futures. Pour nous, le 6ième principe, celui de « la prospérité économique résiliente » doit être interprétée comme un appel à effectuer rapidement le virage fondamental vers un respect rigoureux des objectifs ambitieux de carboneutralité et surtout comme un appel à respecter les populations impactées par ces activités.
Nous espérons que la Ville de Montréal prendra acte des grandes orientations de l’OCPM, à savoir rejet du REM de l’Est, l’analyse détaillée des alternatives dont le tramway, le consolidation des milieux de vie dans le respect de l’identité des quartiers, la réparation des fractures urbaines, et enfin et non le moindre la valorisation d’une « véritable » participation et représentativité citoyenne.
[1] Lettre de transmission à la mairesse
[2] p.56 rapport principal
[3] p. 105 rapport principal
[4] p.56 et 57, rapport principal
[5] P. 104 rapport principal
[6] P. 100 rapport principal
[7] p. 101 rapport principal
[8] Lettre de transmission à la mairesse
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