Lettre de notre Vice-président Daniel Chartier publiée dans Le Devoir, le 13 septembre 2021.

Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour décrire et dénoncer les multiples failles du REM 1 et du REM de l’Est. Le volet aérien de ce dernier serait une catastrophe pour les milieux urbanisés traversés.

Le tracé des deux antennes du REM de l’Est semble conçu pour soutirer un maximum d’usagers à la ligne verte et au futur SRB Pie IX, plutôt que pour répondre aux clientèles mal desservies.

Le contrat de non-concurrence donne aux propriétaires du REM la possibilité de contrôler les autres circuits de transport collectif et d’empêcher une desserte optimale des populations dans leurs différents déplacements. De plus, la possibilité de vendre à des intérêts privés, probablement étrangers, offrira à ces éventuels propriétaires un pouvoir stratégique sur l’avenir de la région.

Pourquoi avoir donné le tunnel du Mont-Royal à une entité privée ? Est-ce que CDPQ Infra paiera le juste prix pour les emprises publiques utilisées par le REM aérien ? Pourquoi les propriétaires du REM peuvent-ils capturer la plus-value sur les terrains à développer sans que la contrepartie soit envisagée, le paiement de compensations pour les propriétés dont la valeur sera grevée par le trajet aérien ? Pourquoi une garantie de revenus de 8 % sur les investissements ?

Bref, ce projet doit être examiné sous toutes ses coutures : impacts urbains, asphyxie du reste du réseau de transport collectif, possibilité d’un contrôle étranger stratégique sur la région de Montréal et montage financier invraisemblable.

Le processus actuel est incroyablement opaque pour un dossier d’une telle importance stratégique Il faut sortir immédiatement CDPQ Infra de l’équation et donner à l’[Autorité] régionale de transport métropolitain le mandat d’analyser les besoins et d’étudier un éventail de modes et de tracés qui seront soumis à une réelle consultation publique.